Le 75e anniversaire du D-Day approche à grands pas. Pour finir les travaux entrepris à temps, les Américains mettent les bouchés doubles. Ils investissent actuellement 4 millions d’euros au cimetière de Colleville-sur-Mer (Calvados), dont ils ont l’entière gestion.
Colleville : un centre des visiteurs totalement repensé
Il s’agit déjà de rénover le centre des visiteurs, actuellement fermé au public. ” On ne l’agrandit pas, mais on change toute l’exposition à l’intérieur “, explique Scott Desjardins, le superintendant du site :
L’objectif est de raconter l’histoire de la Seconde Guerre mondiale plus en détail, du Débarquement jusqu’à la Libération de Paris. On va davantage axer sur des histoires personnelles. Cela sera bien plus intéressant, notamment pour les jeunes, parce que l’on met plus de vidéos, de sons.
Le centre nouvelle version doit rouvrir le 29 avril 2019. Le même jour, le cimetière prévoit de terminer les travaux de signalétique et de sécurité du parking :
C’était très difficile de s’orienter, on a donc fait des plans pour que ce soit plus facile. Il est aussi question d’abattre des arbres, d’en élaguer d’autres et de remplacer les plantations par des moins hautes afin d’avoir une bien meilleure visibilité des caméras de vidéosurveillance.
Les toilettes du site vont également être totalement refaites d’ici à début mai :
Elles ont 11 ans d’ancienneté et ne correspondent plus aujourd’hui à la fréquentation du site, qui atteint 1,5 million de visiteurs par an.
Le dernier poste de travaux actuellement en cours au cimetière américain, et pas des moindres, concerne les problèmes de drainage des pelouses : ” elles sont pleines d’humidité. L’actuel système, qui a 22 ans d’ancienneté, est bouché “. Mais là, impossible de le remettre totalement en état avant le 75 e. ” Ça ne sera pas fini avant 2020 “, annonce Scott Desjardins.
Pointe du Hoc : il y a urgence
Pour Scott Desjardins, ” on a besoin de protéger la Pointe du Hoc pour protéger l’histoire. C’est notre but premier “.Les investissements au cimetière sont déjà importants. Mais finalement, ils sont peu comparé à ce que les États-Unis projettent d’investir dans la sécurisation et la préservation du site de la Pointe du Hoc, à Cricqueville-en-Bessin (Calvados). Projettent, car ce n’est pas encore définitivement acté.
L’enveloppe en jeu dépasserait les 16 millions d’euros initialement prévus. Mais pour ça, les Américains demandent un changement de statut : ” Actuellement, la gestion du site est partagée entre nous, le Conservatoire du littoral, le Département et la commune de Cricqueville. On souhaiterait que le statut de la Pointe du Hoc soit le même qu’au cimetière de Colleville “, explique Scott Desjardins. Comprenez par là que la gestion du site soit exclusivement américaine.
Tous les acteurs se disent favorables à ça, mais dans tous les cas, rien ne se fera avant le 75 e D-Day.
Trois ans de travaux après le 75e D-Day
Le projet est effectivement en stand-by. Pas question que le site soit en travaux pendant les commémorations. Ils pourraient donc commencer à partir de septembre prochain pour trois ans. Sans engendrer la fermeture du site.
Il faut être très clair, si rien n’est fait, d’ici 25 ans, il n’y aura plus rien à la Pointe du Hoc, prévient Scott Desjardins.
D’où l’importance de ce financement 100 % américain. ” L’idée est que les gens ne marchent plus sur la Pointe du Hoc, mais au-dessus, sur des passerelles “. Autre projet pour préserver le site : ” Mettre en place des écrans avec la réalité augmentée pour que les visiteurs puissent voir l’intérieur des blockhaus comme à l’époque, en ne rentrant plus dedans comme aujourd’hui “.
Il s’agit aussi de sécuriser les lieux. Pour la protection même du site, en ” installant des caméras de vidéosurveillance et des clôtures autour comme au cimetière de Colleville “, mais aussi pour la protection des touristes, qui étaient 550 000 en 2018 : ” Certains blockhaus sont instables. Un seul a été renforcé pour l’instant. On a besoin de faire des tests sur les autres “.
Pour l’heure, seules des recherches dans le sol ont commencé. ” On voudrait savoir ce qu’il y a en dessous, savoir s’il reste des obus, des corps, s’il y a des fissures… La semaine dernière, on a pris des photos aériennes avec des caméras spéciales qui nous ont permis de voir à 3 m de profondeur, mais on veut aller plus loin “.
Le projet d’investissement à la Pointe du Hoc concernera aussi le centre des visiteurs ” qui sera plus important “, et le parking, qui est mal agencé : ” On ne l’agrandira pas d’un mètre, mais on le repensera totalement. Ça nous permettra de doubler le nombre de places “. Sans oublier là aussi les toilettes, un ” projet déjà en marche “.